Villa gallo romaine les Bruns
Villa gallo romaine les Bruns
villa gallo romaine
Villa gallo romaine les Bruns

    Cette villa se situe sur le versant sud du Ventoux. Elle a été découverte fortuitement lors d'un projet immobilier. Une fouille archéologique de sauvetage en 1995 a permis de diagnostiquer son bon état de conservation et son intérêt.

    La villa gallo-romaine allie l'exploitation agricole (pars rustica) et la résidence (pars urbana). Cette villa de 1000 m² possède des élévations de murs exceptionnelles allant parfois jusqu'à 2 mètres de haut, protégées par le pendage naturel du terrain. Les matériaux utilisés sont rustiques, d'ailleurs aucun élément luxueux comme des mosaïques n'ont été découverts. On sait que les piémonts sud des Dentelles et du Ventoux, ainsi que les alentours de Mazan étaient très densément peuplés de ce genre d'habitations à vocation agricole à la période gallo-romaine. L'étude archéologique a permis de mettre au jour trois étapes d'occupation :

    - Au Ier siècle  ce site a abrité une petite exploitation rurale. Il subsiste des vestiges de quelques bâtiments arasés. Deux meules et un ensemble de dolia (jarres en terre cuite semi-enterrées pour le stockage des productions) ont été découverts.

    - L'édification de la villa remonte au milieu du IIe siècle. Il s'agit d'une construction en terrasses du fait de la déclivité naturelle du terrain. Son plan barlong de 80 mètres de long et 11 de large est unique en Narbonnaise (province de l'Empire romain couvrant tout le sud-est de la France). 27 espaces desservis par une galerie couverte en façade ont été identifiés. En effet, toutes les autres habitations gallo-romaines de la région, comme à Vaison, sont toujours organisées en quadrilatère autour d'une cour appelée atrium. La villa des Bruns est-elle un phénomène unique ou bien un modèle d'un genre précurseur du mas provençal, également sur plan barlong, cela demeure une énigme... La partie agricole se situe au sud-est tandis que la partie résidentielle s'étend au nord-ouest, des pièces thermales se situant à la jonction. Les éléments découverts révèlent une différence architecturale entre ces deux zones. Dans la partie habitat et thermes les couvertures sont supportées par des colonnes enduites constituées de morceaux de terres cuites, tandis que dans les bâtiments à vocation agricole étaient probablement utilisés des poteaux en bois. Les élévations des murs sont en opus caementicum : mortier de chaux et petits moellons réguliers aux arêtes vives taillés dans le calcaire local. Les sols sont différents selon les zones : terrazzo (béton avec inclusion de calcaire) dans les pièces à vivre ; béton hydraulique dans les thermes ; terre battue pour les parties agricoles. De remarquables fragments d'enduits peints ont été découverts à plusieurs endroits. Du bleu dans la baignoire du frigidarium (pièce froide des thermes), du jaune sur les parois de cette même pièce, du rouge dans le grand bassin extérieur.

    - Cette villa a été abandonnée au cours du IIIe siècle. Elle a été réoccupée tardivement aux Ve et VIe siècles. Le plan de la villa a été modifié, des traces d'une activité métallurgique ont été découvertes.

    Cette villa peut se découvrir en compagnie d'un guide lors des visites, visites en scène ou ateliers du patrimoine pour les 6-12 ans organisés par le service Culture et Patrimoine de la CoVe.

    Le site est ouvert à l'année avec des panneaux explicatifs surplombant le site.

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