Venasque, Le Beaucet , La Roque sur Pernes, Méthamis, Blauvac,  cinq villages de Provence, cinq "villages perchés" agrippés à la roche dans les Monts de Vaucluse Nord. Très proches les uns des autres, un après-midi pour flâner dans les jolies ruelles, sur les calades, passer sous les porches médiévaux !

Découvrir les 5 villages perchés

Venasque, Le Beaucet , La Roque sur Pernes, Méthamis, quatre villages de Provence, quatre "villages perchés" agrippés à la roche. Leur destin est semblable. Importants aux temps anciens, abandonnés, tombant en ruine au début du siècle et ressuscités en quelques décennies, ils veulent pour mieux vous accueillir, rester un peu à l'écart...

Venasque classé un des plus beaux villages de France

Venasque n'est pas seulement un beau et authentique village perché. Il a donné son nom au territoire du Comtat Venaissin.

Dès le 4è siècle avant JC, Les Méminiens venus de l'Europe centrale par la Méditerranée s'installent déjà sur les hauteurs de Carpentras. Carpentras, certes Capitale des Meminiens, reste plus un lieu stratégique de marchés qu'un lieu de résidence.

Viennent ensuite les Grecs occupés au commerce et les Romains qui eux laissent de nombreuses traces de leur passage.

Arrive la religion chrétienne et la présence du 1er évêque à Carpentras en 266. Les évêques à leur tour prennent l'habitude de se réfugier à Venasque pour éviter les conflits de la ville entre le 5è et le 9è siècle. A ce moment-là, la notion de Comtat Venaissin apparaît.

La Roque sur Pernes, un village ressuscité

Il doit son nom à sa couronne de roches calcaires contre lequel il est bâti et sa plus ancienne référence date de 1113 : " Rocha ". Son territoire fut occupé depuis la Préhistoire, avec la découverte de vestiges de l'âge de la pierre polie et de l'âge du cuivre. Un oppidum ligure puis gaulois aurait occupé les plus hauts plateaux.

L'occupation romaine avait sans doute refoulé les populations dans les contreforts des collines, mais dès l'origine les premiers habitants de ces lieux furent sans doute motivés par le caractère abrité,protégé, et donc défensif de ce cadre.

C'est le XIe siècle qui a laissé les plus anciennes caractéristiques architecturales du village avec son château fort, véritable citadelle qui servit déjà de refuge à la population lors des invasions sanglantes des Barbares des Sarrasins (en 787), et son église paroissiale, citée dès 1065.

Mais le village a été construit tout au long des siècles, souvent rebâti, ses murs renforcés.Ainsi les habitations ancestrales s'étagent sur plusieurs niveaux, à l'intérieur des remparts féodaux, véritable ceinture qui encercle le village et souvent aussi tout contre la roche qui apparaît en plusieurs points dans les maisons. De nombreux silos ont été construits dans cette roche pour servir de réserves à grains. Des ruelles étroites, dont les noms conservent les appellations utilisées par les habitants du XIXe siècle, relient les habitations.

L'exode rural de l'après-guerre ayant, comme pour tous les villages environnants, fortement marqué le village, l'arrivée d'une population originaire du Banat (les Banatais) au début des années cinquante, permit une renaissance et le repeuplement s'est poursuivi avec l'extension des zones constructibles sur le haut du Plateau.

Le château, lui aujourd'hui accueille une grande demeure d'hôtes !

A voir : 

  • L'Eglise Saint Pierre et Paul (XI ème siècle), agrandie au XIVème siècle, citées sur les chartes de l'Abbaye Saint Victor de Marseille. (demander la clef à la Mairie).
  • L'ancien Lavoir de la Fontvieille. 
  • La Fontaine du Renard sur la Place. 
  • L'ancien Moulin à huile.
  • La rue du Château restaurée avec ses calades.
  • A 2 km en direction de Saumane, d'anciennes Bories dont la plus grande (3 pièces) recensée à ce jour.

Le Beaucet, un village de crèche

Le Beaucet, c'est trois vallées : la vallée de Saint-Gens, de l'Alouette et du Fraishamp.

Propices à l'activité humaine depuis le néolithique car parcourues par des cours d'eau, et abondées de grottes et cavités. Idéales pour s'installer durablement à cette période.

Pour se protéger, les hauteurs auraient ensuite servies de refuge pour les celto-ligures (-700 à -200). Un oppidum est supposé du côté nord de l'entrée du vallon de Saint-Gens. Mais aucune étude archéologique n'a pu encore confirmer ce premier village perché du Beaucet !

Au XIIe siècle, l'habitat se déplace en l'actuel lieu du village.Un château, une église se construisent et permettent une percée économique. La communauté villageoise se renforce.

Entre les mains du Comte de Toulouse puis les évêques de Carpentras jusqu'à la Révolution, le village parvient toute fois à s'émanciper partiellement dès le XIIIème siècle, en se dotant d'une constitution réglementant les affaires communales par l'élection de consules, les ancêtres des maires.

Le village est dévasté par les protestants en 1573. Le château, lui a résisté. Mais au fil du temps, les évêques finissent par renoncer à son entretien et le cède au XVIII ème siècle à François de Gualtéri, un noble de la cour pontifical.

Le château après de grands travaux deviendra sa demeure principal jusqu'à un effroyable incendie!

L'exode rural de l'après-guerre n'a pas épargné le village, mais il renaît et accueille aujourd'hui 360 habitants. (contre 79 en 1954!). Havre de paix, ruelles authentiques, les visiteurs et les locaux se pressent pour apprécier la vue du château, dont les vestiges ( pans de murs, escaliers) rappellent cette riche histoire et cette communauté encore très ancrée.

A voir :

  • Les deux portes monumentales de l'ancienne cité- forteresse.
  • Les ruines de son château,son esplanade et l'escalier taillé dans la roche qui y conduit. 
  • Son église du XII e restaurée en partie

Blauvac

Blauvac, belvédère du Ventoux est bâti sur une colline calcaire. Cet emplacement face au Géant de Provence lui confère des points de vue sublimes de part et d’autre de ses versants. Blauvac en rebord de falaise offre une vue remarquable sur la plaine du Comtat, les monts de Vaucluse ainsi que sur le Mont Ventoux.

Une table d’orientation installée à la sortie du village sur la route de Malemort-du-Comtat détaille le panorama face à vous.

Récemment restauré, un château d’origine médiévale de type bastide avec une cour intérieure et des tours rondes, domine les maisons carrées et l’église Saint Sébastien bâtie au XIIe siècle.

À flanc de colline, la chapelle rurale Notre Dame des Neiges édifiée sur un ancien oppidum celto-ligure fut construite lorsqu’il neigea au mois d’août, un pèlerinage célèbre chaque année l’événement.

En direction de Méthamis, vous découvrirez des produits artisanaux et provençaux à la boutique de l’Abbaye Notre Dame de bon Secours toujours habitée par les moniales.