Bon nombre d’entre eux ont disparu, mais sur les pentes du Ventoux, si le sentier escarpé ne vous fait pas peur, vous pouvez observer une étrange chèvre des montagnes plus communément appelée le chamois (Rupicapra).

Le Chamois du Ventoux, symbole du montagnard !

Si les derniers chasseurs cueilleurs du Ventoux pouvaient parler des animaux qu’ils croisaient ou même encore leurs plus lointains ancêtres du paléolithique, ils rendraient incrédules ou étourdiraient nos contemporains. Le Chat Sauvage, le Lynx des cavernes, la Hyène des cavernes, l’ours des cavernes (à découvrir au musée Réquien d’Avignon le travail de recherche paléontologique d’Evelyne Crégut-Bonnoure, un vrai régal), l’Ane sauvage, l’Antilope saïga, la Marmotte, le Sanglier, le Cerf géant, le Renne, le Bouquetin… et j’en passe, peuplaient nos montagnes et vallées.

Une étrange chèvre des montagnes...

Bon nombre d’entre eux ont disparu, mais sur les pentes du Ventoux, si le sentier escarpé ne vous fait pas peur, vous pouvez observer une étrange chèvre des montagnes plus communément appelée le chamois (Rupicapra rupicapra).

Sur les pentes Nord et ombragées, parce qu’il boit peu et évite ainsi la déshydratation, on peut le découvrir perché sur une barre rocheuse vertigineuse au détour du GR4 dans la réserve biologique intégrale du Ventoux.

Vous verrez souvent une femelle suitée (avec son cabri de l’année) et une jeune éterle ou éterlou (adolescent) gratter de leurs sabots la neige pour y déloger ce qui patiente jusqu’au printemps, mousses, massifs endormis de renoncules, de saxifrages, linaires, de graminées.

Tout au long des saisons...

Décembre est particulièrement actif, entre les jeunes cabris qui découvrent leur première neige en sautant comme si la folie les animait, et le rut qui s’active et donne l’occasion de poursuites incroyables voire de (rares) combats entre mâles concurrents.

Vous verrez tout au long des saisons varier le pelage sombre hivernal, l’échine hirsute des mâles en rut, les oreilles d’ânes des cabris de l’année, les cornes acérées des mâles et le cou gracile des femelles perchées dans des vires improbables.

Il vous faudra vous lever tôt pour le voir actif, bien qu’il soit finalement assez peu craintif dans le Ventoux.

Mais n’allez pas croire qu’il reste toute l’année perché là haut. Contrairement aux idées reçues il peut s’adapter facilement au milieu forestier jusqu’au piémont du Ventoux et il m’est même arrivé de me faire couper la route en deux bonds en passant au niveau du Barroux. Les vignerons les croisent parfois autour de leurs exploitations.

Il est dans le Ventoux le symbole du montagnard.

Pierre Peyret