Laissez-vous porter par le récit de cette ascension par Matthieu Amielh, en vélo de route à assistance électrique, à l'assaut du Géant de Provence... inaccessible aux néophytes ? Détrompez-vous !

Photographies : Damien Rosso - Droz Photo

Grimper le Mont Ventoux, une montée mythique...

...rien de fou pour un cycliste entraîné mais un objectif inatteignable pour un pratiquant néophyte, en surpoids ou ne disposant pas de l'entraînement adéquat et/ou d'un vélo assez léger, pour défier la gravité et la pente d’un des cols les plus difficiles de France (22 kms à près de 8 %).

La montée mythique du Ventoux est celle démarrant à Bédoin, charmante localité vauclusienne de 3 500 âmes, située à environ 300 mètres d’altitude. La "grimpette" par Bédoin donne le tournis : 22,7 km pour un dénivelé positif total de 1 622 m et une pente moyenne de 7,1 % (pourcentage maximale de 10,8 %). Difficulté supplémentaire et contrairement aux cols alpestres, le Géant de Provence ne présente quasiment aucun replat et si vous le montez en été, mieux vaut démarrer la montée à 6h du matin si vous voulez échapper aux chaleurs infernales qui transforment souvent l'ascension, déjà difficile, en calvaire.


Une ascension père-fils

L’idée de ce reportage était avant tout de combler une frustration, celle de ne plus pouvoir rouler avec mon père. Attention, je précise : rouler à une allure où nous prendrions tous les deux du plaisir ! Mon père a plus de 70 ans et même s’il roule régulièrement, il ne peut plus évoluer à une moyenne typique de mes sorties (25-30 km/h) et doit gérer les faux-plats ainsi que les montées au niveau de l’allure. D’ou l’idée de lui faire tester un modèle route électrique pour qu’il puisse me suivre et qu’il me "tire" dans les montées. Et pourquoi pas un vélo Moustache qui a été une marque pionnière en France dans le développement du VAE et qui possède une large gamme de routes électriques, les Dimanche 28.


Un essai sur route digne d'une épreuve cyclosportive alpine

Afin de réaliser un essai sur route représentatif et qui mettra à l’épreuve nos batteries, nous avons tracé un parcours autour du Ventoux avec 2 petits cols (la Madeleine entre Bédoin et Malaucène et celui de la Chaîne entre Malaucène et Suzette), avant de conclure avec l’ascension du "Géant", en binôme. Un parcours route très costaud et typé montagne puisqu’il cumule près de 2.400 m de D+, sur seulement 70 km. Un parcours que l’on pourrait retrouver sur une épreuve cyclosportive alpine musclée.

Les figurants !

Voici la présentation des deux cyclistes et de la machine de test :

Francis : le père, 70 ans, 1,70 m et 68 kg. Ex-rugbyman (talonneur, à l’époque, il avait quelques kilos en plus pour encaisser les plaquages) et converti au cyclisme sur route sur le tard (45 ans). 2 à 3 sorties maximum par semaine, entre 50 et 100 km. Moyenne typique sur les sorties : 22-23 km/h.

Matthieu : le fils, 39 ans, 1,77 m et 69 kg. Sportif amateur, ayant pratiqué le triathlon pendant 6 ans. Converti au cyclisme sur le tard également (23 ans). Cycliste pratiquant sur route et gravel. 2 à 3 sorties maximum par semaine, entre 80 et 200 km. Participation ponctuelle à quelques ultras, type Born to Ride (1.200 km). Moyenne typique sur des sorties (100 km) : 30-33 km/h (500 à 1000 m de D+).

Le vélo (le saint-esprit). Un modèle route électrique de la marque Moustache, assemblé dans Les Vosges (comme le reste de la gamme), le Dimanche 28.7, le modèle haut de gamme de la gamme route. Ce dernier est doté d’une géométrie 100 % route, d’un cadre aluminium de grade aéronautique, d’une fourche et de roues carbone, le tout électrisé par un moteur Bosch Active Line Plus et une batterie PowerPack de 500 Wh. La transmission est confiée à Shimano et son groupe Ultegra 11 vitesse mécanique, avec un double plateau de 34/50 et une cassette de 11-30, tout comme sur un vélo de route "classique".

L’objectif : pouvoir rouler à la même allure, notamment dans les « petites » ascensions précédant le Ventoux et surtout pouvoir rouler ensemble durant un col, ce qui ne serait pas possible à l’heure actuelle si nous roulons sur des vélos "musculaires". A noter que mon père et moi avons, chacun de notre côté, grimpé le Ventoux (records personnels : 2h30 pour mon père, 1h33 pour moi) et que mon père a été obligé de s’arrêter une dizaine de fois lors de sa dernière ascension, pour souffler un peu et soulager quelques douleurs musculaires. Nos deux vélos ont été bien sûr chargés à 100 %. Nous allumons les bécanes, vérifions que chaîne et transmission passent bien et partons dans une lourde chaleur d’été (32°C) sur les belles routes du Vaucluse.


Première mise en jambes : le Col de la Madelène à entre Bédoin et Malaucène

Après le passage dans le centre ville de Bédoin, nous croisons de beaux magasins de vélo ainsi que les premiers cyclistes. À peine après un kilomètre, nous attaquons la montée vers Malaucène et l'ascension du col de La Madelène. Nous basculons rapidement au sommet pour enchaîner de beaux virages adossés à des parois rocheuses gris-clair, typiques des paysages méditerranéens et rallions Malaucène sous une chaleur écrasante (32°C).

Un passage au pied des Dentelles de Montmirail

Dès la sortie du village de Malaucène, lieu de départ de la difficile montée du Ventoux via sa face nord, nous repassons petit braquet pour attaquer le col de la Chaîne, plus connu sous le nom de col de Suzette par les locaux. Souvenir inoubliable d'une 4ème étape de Born to Ride où nous étions passés par le même lieu, sur un vélo de route classique et 44°C… la fontaine de Malaucène s'en souvient encore ! Un peu plus dur cette fois avec 4 kms à 4 % et des passages à 7 %.
Suzette est un col magnifique dominant les vignobles en contrebas et offrant un panorama incroyable sur les Dentelles de Montmirail en arrière-plan. Il n'y a pas de cyclistes sur cette route. Les touristes ne sont pas - encore - arrivés. Hormis un tandem que nous croisons à l'entame de la descente, nous sommes seuls au monde et ravis de l'être. Le Vaucluse est vraiment un terrain de jeu d'exception pour le cyclisme, sous toutes ses formes !


Et c'est parti pour l'ascension du Géant !

16h20, nous revenons à notre point de départ, Bédoin, et sommes obligés de faire la photo à la borne du Kilomètre 0. Après, ça sera la course… ou pas. Non, pour une fois, cela ne sera pas la course, être dans le dur dès les premiers lacets, monter à bloc, souffrir et tenir… ces sentiments, je les ai suffisamment connus, à l'entraînement avec les copains, sur une cyclo, une course ou simplement pour me challenger.

Ceux qui connaissent la montée savent que les premiers kilomètres sont trompeurs et n'affichent que de faibles pourcentages. La véritable ascension démarre après avoir traversé le hameau de Saint-Esteve et grimpé ce célèbre raidard à gauche qui annonce le début de la montée dans la forêt.

Virage de Saint-Esteve, la pente se braque à 10%. Mon père monte à 12 km/h en gardant le mode Eco, une vitesse déjà très correcte pour ce niveau de difficulté. De mon côté, c'est assez facile, j'évolue 50 mètres devant mon père, entre 12 et 13 km/h, avec un braquet assez important (34-18) que jamais je ne suis en mesure d'emmener avec mon vélo habituel. Nous enchaînons ainsi les premiers virages dans la forêt, le soleil s'est caché sous un léger voile nuageux, permettant de monter dans une relative fraîcheur…

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L'auteur : Matthieu Amielh, journaliste



Le photographe : Damien Rosso, DROZ PHOTO



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