Le Mont-Ventoux mythique

Le Mont Ventoux trône avec quelques autres lieux (l’Alpe d’Huez, le Tourmalet, le Galibier, le Stelvio en Italie…) en bonne place dans l’Histoire et la mythologie de la petite reine. C’est évidemment le Tour de France qui l’a propulsé au sommet de la popularité parmi les cyclistes et son ascension en vélo demeure un périple à réaliser. Ainsi le Vaucluse et ses paysages magnifiques et le Ventoux en particulier sont régulièrement pris d’assaut par des groupes de cyclistes amateurs. En été, on peut compter jusqu’à 1000 ascensions du Ventoux en vélo par jour. C’est le revers de la médaille du succès. Les 3 petites routes menant au sommet du Ventoux sont encombrés par beaucoup de monde, cyclistes, voitures, motos, randonneurs… et cette cohabitation amène fatalement des problèmes de sécurités. Juché sur son frêle vélo, le cycliste est le premier exposé dans cette confrontation avec les automobiles par essence bien mieux protégés.

Ne pas sous-estimer le Ventoux ou sur-estimer votre condition physique

Le Ventoux n’est pas une ascension facile. Seuls les cyclistes entraînés peuvent prétendre la réaliser. L’objectif est de monter le col dans un effort raisonné en prenant du plaisir et en étant à tout moment maître de son effort et de son vélo. Vos entraînements devront être adaptés à l’objectif visé. Échauffez-vous durant 30 minutes minimum avant de commencer l'ascension.

Entraînez-vous
Avant de monter, vous devez avoir fait au minimum 1000 km à vélo d'une cadence de 2 à 3 sorties de 3h avec dénivelé par semaine.

Choisir une période propice

La chaleur estivale, n’oublions pas que nous sommes dans le Sud de la France dans le Vaucluse baigné de soleil l’été, est un facteur incontournable à mettre en résonance avec l’intensité de l’effort demandé. Si vous abordez le Ventoux en été, partez très tôt le matin pour éviter la fournaise qui peut être fatale à votre ascension ou après 16h. L'ascension est déconseillée en cas d'orage et de vent violent supérieur à 80km/h.En hiver, le col n'est pas accessible de la mi-novembre à la mi-avril par Bédoin ou à la mi-mai par Malaucène.

Etre bien équipé

Si le port du casque est indispensable, une paire de gants et des lunettes le sont également. Choisissez des lunettes offrant peut d’interstices afin d’éviter toute intrusion d’insectes ou autres. Optez pour un cuissard cycliste. Ce dernier dispose de renforts sur l’assise, privilégiant le confort, minimisant les frottements et irritations.Évitez les shorty, sur-vêtements ou autres. Ces vêtements risques de nuire à votre confort. Votre maillot doit être suffisamment drainant afin d’évacuer l’excédent de chaleur et de sudation. Un sous maillot est conseillé. Optez pour un complément vestimentaire approprié aux conditions climatiques du moment (veste thermique, coupe-vent, tour de cou…) Enfin, pensez à vous badigeonner de crème solaire. Coté matériel, un vélo adapté à votre morphologie, une selle bien réglée en hauteur et des pneus en bon état et bien gonflés sont les basiques pour tous les cyclistes. Prévoir évidemment les éléments pour les petites réparations. Évidemment des freins qui fonctionnent et des passages de vitesses en bonne marche sont indispensables, un cardiofréquencemètre pour contrôler votre fréquence cardiaque durant l'effort est recommandé. Pensez à l'eau, en moyenne 0,5L/h !

Pédalons ensemble en toute sécurité

Chacun de vos dépassements ou de vos arrêts doivent être signalés. Nous ne sommes pas seuls sur la route à pédaler et chaque changement de trajectoire ou de comportement a une influence sur les autres : Annoncez-les en tendant votre bras. Dans la descente du col, adoptez la bonne posture : vos mains doivent être sur les leviers de freins, vous êtes assis. Relevez la pédale selon le virage engagé. Soyez à l’affût d’un éventuel danger. Vos trajectoires sont fluides, vos freinages progressifs.

La route, les voitures et vous

Faites attention aux véhicules qui sillonnent les routes du Mont Ventoux. Le cycliste est moins visible qu’une autre voiture, c’est donc à nous cyclistes de nous rendre visibles aux yeux des autres. Ne jouez pas la discrétion, ne vous faites pas oublier, au contraire signaler votre présence, sans être non plus envahissant et en respectant en toute circonstance le code de la route !

Respectez le code de la route. Gardez toujours votre droite à la montée comme à la descente.
Veillez aux autres utilisateurs de la route (motos, autos, piétons, cyclistes). Si vous devez vous arrêter, signalez-le et mettez-vous sur le bas-côté de la chaussée.
Roulez en file indienne si vous êtes en groupe, avec un espace de 15 à 20 m tous les 4 à 8 cyclistes.
Évitez les véhicules suiveurs qui gênent la fluidité de la circulation.

La descente, longue et dangereuse : prudence!

Vous êtes parvenu au sommet, bravo ce n’était pas une mince affaire ! Mais la vigilance ne doit pas s’arrêter au sommet au contraire. D’abord prenez le temps de vous équiper efficacement avant d’entamer votre descente. Un coupe vent, des lunettes propres, les accessoires et sacs bien attachés, tous cela doit être vérifiés. Vous l’avez constaté lors de la montée, les pentes du Ventoux sont rudes avec de forts pourcentages. La descente peut se révéler rapidement vertigineuse et la vitesse, grisante certes, peut très vite devenir importante. Restez absolument maître de votre monture, les freins d’un vélo (même à disque) n’offrent pas les mêmes performances que ceux d’une moto ou une voiture. Il n’y a pas d’aide au pilotage sur un vélo, votre maîtrise technique doit vous permettre de rester aux commandes, pas de battre des records.

Laurent falzon